SAINT SILVESTRE : DU PAPE GRÉGOIRE XIII AUX CONTES D' HOFFMANN

 

Calendrier grégorien avec le signe du scorpion symbolisant Jean l'Évangéliste

 

Ugo Buoncompagni fut élu pape le 13 mai 1572, principalement sous l'influence du cardinal Antoine Granvella, et prit le nom de Grégoire XIII. Lors de son élection au trône papal, il avait déjà soixante-dix ans, mais il était encore fort et plein d'énergie.

Pendant le Concile de Trente, il eut un fils, Giacomo Boncompagni (8 mai 1548, Bologne - 18 août 1612), avec sa maîtresse, Maddalena Fulchini. Grégoire XIII n'était pas encore Évêque et le Concile de Trente a duré du 13 décembre 1545 au 4 décembre 1563. Ceci explique peut-être cela ... 😌

Il fut aussi le père du calendrier grégorien, et donc le réformateur du calendrier julien : 

"Le calendrier grégorien est un calendrier solaire conçu à la fin du XVIe siècle pour corriger la dérive séculaire du calendrier julien alors en usage. 

À la demande du pape Grégoire XIII, des mathématiciens et des astronomes jésuites des universités de Salamanque et de Coimbra préparaient les bases d'un nouveau calendrier depuis 1579. Adopté par Grégoire XIII, dans la bulle pontificale Inter gravissimas du 24 février 1582, il est mis en application dans les États catholiques quelques mois plus tard."

Le pape Grégoire décida aussi que le dernier jour de l'année fêterait Saint-Sylvestre, du nom du pape Sylvestre 1er, 33eme pape, décédé le 31 décembre 335, qui fut aussi le pape du Conseil de Nicée qui se déroula en 325. 

Ce premier concile œcuménique fut convoqué par l'empereur Constantin, converti au christianisme. 

Si la conversion de Constantin est un mystère, un texte raconte comment celui-ci, frappé par la lèpre après sa victoire sur Maxence au pont Milvius, consulte des prêtres du Capitole qui lui recommandent de se baigner dans le sang de trois mille enfants. 

Cédant aux suppliques des mères de Rome et à la suite d'une apparition des apôtre Pierre et Paul qui lui conseillent le baptême chrétien comme remède, l'empereur sollicite Sylvestre qui, réfugié dans les montagnes afin d'échapper aux persécutions, accepte la requête, non sans lui imposer la fermeture des temples païens et la libération des chrétiens emprisonnés.

Cette version habillée comme une légende, un conte, me plaît bien, car elle pourrait, selon moi, faire écho à l'étymologie de sylvestre : Celui qui vit et grandit dans la forêt, peut-être celle de cette montagne ?

 

Mais peut-être n'aimez-vous pas le nouvel an, fêté depuis au moins la Babylone antique ?  Vous n'aimez pas cette fête car votre salaire, votre revenu ne vous permet pas d'offrir dans la France d'aujourd'hui une tranche de saumon à vos convives, comme cela a été dit par le philosophe Michel Onfray ? Ou pour d'autres raisons personnelles ? 

 

Alors, sachez que l'écrivain canadien Arthur Buies (1840 - 1901), pourtant connu pour son humour, a écrit dans les Chroniques (1873-1875) un chapitre sur le nouvel an qui commence ainsi :  

- Est-ce une année de plus ou une année de moins que nous avons aujourd’hui ? Hélas ! c’est bien plutôt une année de moins. Alors, conçoit-on tout ce monde qui se félicite d’en être arrivé là ?

 

Vous avez renversé une coupe de champagne sur votre nappe nouvellement achetée ou que votre partenaire de vie c'est conduit comme un malpropre ? Je vous invite à lire Les Aventures de la nuit de la saint-Sylvestre d'Ernst Theodor Amadeus Hoffmann :

- Le diable me réserve toujours pour le soir de Saint Sylvestre, un singulier régal de fête : il prend bien son temps, puis s'en vient, avec un rire odieux, déchirer mon sein de ses griffes aiguës et se repaître du plus pur sang de mon cœur. Il se sert à cet effet de tout ce qui se présente, témoin hier encore le conseiller de justice, qui se trouva être l'instrument qu'il lui fallait. Il y a toujours chez lui (chez le conseiller) grande réunion le soir de Saint Sylvestre ; il a la fureur alors de vouloir ménager à chacun une surprise agréable pour la nouvelle année, et s'y prend d'une manière si gauche et si stupide que tous les plaisirs qu'il avait imaginés, à grande peine, aboutissent d'ordinaire à un désappointement ridicule et pénible. 

 

La vie est un bonheur fugace mais profond, aussi profitons en bien ...


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