MINE DE FER DU PUY SAINT-AMBROISE À SAINT-LÉON


Exploration du site 

L'été est la saison où les arbres sont élégamment habillés de feuilles et d'aiguilles, mais celle de ma boussole intérieure n'indiqua que ce vert camouflage allait me donner du fil à retordre pour trouver la mine. Et c'est ce qui c'est passé, dix fois je suis passé devant elle sans l'apercevoir. 

C'est un mal pour un bien car l'été, il y a des vipères qui se cachent sous les pierres pour se protéger de la chaleur.

 

Les vipères 

 

Chez nous la vipère hiberne jusqu'au mois de mars. Pendant l’hiver, les vipères sont réunies en certains nombres dans des trous, sous des tas de pierres, dans des fentes de rochers, sous des souches et dans du bois mort et des fagots, où réunies et entrelacées en nombre quelquefois considérable, elles s’endorment d’un sommeil léthargique pendant les quatre mois de la rigoureuse saison. Cependant, si le thermomètre remonte à une température moyenne de quinze degrés, elles se raniment et sortent quelquefois de leurs retraites en plein mois de décembre. 

Aussi, pour marcher dans nos forêts, il faut être équipé de bottes et d'un bâton et avancer lentement d'un pas lourd, les vipères sont sourdes mais ressentent les vibrations, elles s'enfuient et rarement elles attaquent. 

C'est donc avec mille précautions que j'ai photographié le minerai dans la mine du puy Saint-Ambroise.

Mine de fer du puy Saint-Ambroise

 

Histoire des mines de Saint-Léon 

 

Homme des cavernes 

 

Selon Monsieur Bailleau membre correspondant de la Société d'émulation du Bourbonnais, les mines de fer et de manganèse étaient connues depuis le Châtelperronien. Il écrivait ces mots dans la revue de Société d'émulation en 1870 : 

Dans presque toutes les cavernes habitées par l'homme, on a trouvé des fragments de minerai de fer et de manganèse. J'en ai rencontré aussi dans celle de Châtelperron. Le fer vient des mines de la montagne du puy Saint-Ambroise (commune de Saint-Léon, Allier), le manganèse de celles des Gouttes-Pommiers (commune de Saligny-sur-Roudon, Allier), localités assez rapprochées de la Grotte des fées, six à huit kilomètres environ. A quels usages servaient ces minerais ? Les anciens habitants de nos contrées voyaient-ils déjà le parti qu'ils pouvaient tirer dans l'avenir de ces minéraux ? S'en servaient-ils comme de couleur rouge et noire, pour se tatouer comme le font encore les peuplades primitives d'aujourd'hui? Je pencherais assez vers la seconde opinion, s'il faut en croire quelques découvertes de ce genre faites dans le Poitou. M.Bailleau (1870) Temps modernes

 

Temps modernes 

 

De Châtelperronien, un saut dans le temps jusqu'au XIX e siècle est nécessaire car nous n'avons pas d'autres informations. 

Par contre Mme Renée Gaillard et M. Louis Gaillard nous apprennent dans leur mémoire intitulé, Le Prieuré du Puy Saint-Ambroise, que " le minerai de fer a été exploité à ciel ouvert au siècle dernier de 1825 à 1847 d'une manière très intense.

 


 

Le minerai du puy Saint-Ambroise par Abel Viallet

 


 

Ce texte est tiré du livre d'Abel Viallet , Le Puy Saint-Ambroise, et en page 6, il écrit ceci : 

 

- " Il existe au nord du puy Saint-Ambroise, les vestiges d'une mine de fer, qui se reconnaît par des anciennes tranchées et de bouleversements de terre, dont la majeure partie est reboisée naturellement dans un enchevêtrement de ronces inaccessibles. 

L'exploitation prit fin au début du XXe siècle, les matériaux étaient alors chargés sur des tombereaux tirés par des bœufs et étaient conduits par la route, jusqu'au port du canal à Diou. De là embarqués sur des péniches, ils étaient acheminés par voie fluviale jusqu'à la fonderie du Creusot. 

Cette exploitation occupait du personnel et en dernier lieu, c'était monsieur Potignat qui était le chef de chantier. Ce monsieur Potignat fit l'acquisition d'un terrain à proximité de l'exploitation pour y construire sa maison d'habitation. Cette maison fut habitée ensuite par ses descendants et sur ce terrain en bordure du village de Bologne, un autre descendant fit construire une maison pour sa famille, anonyme à l'époque. De nos jours ce nom est devenu célèbre par l'un de ces quatre enfants, il s'agit du chanteur Gilbert Montagné connu de toute la France et à l'étranger par le succès de ses chansons. Ses parents reposent au cimetière de Saint-Léon." 

 

Qualité du minerai de fer 

 

Le livre de Charles-Louis Boulanger, Statistique géologique et "minéralurgique" du département de l'Allier, nous donne des informations très précises. Voici quelques morceaux choisis : 

La mine de fer de St-Léon est située dans la commune de St-Léon dans le Bourbonnais , sur le flanc N.-E. de la montagne du Puy St-Léon ( puy Saint-Ambroise). Cette montagne est formée de schistes de transition au milieu desquels se trouvent des couches de quartz plus ou moins imprégnées de matières ferrugineuses. 

En quelques points l’oxyde de fer devient prédominant (57.8% de fer ), et la roche se change en un véritable minerai de fer formé d’hématite brune. 

Le fer produit avec ce minerai est en général cassant, ce qu'on peut attribuer à la présence d’une certaine quantité d’acide phosphorique. Cette circonstance a fait renoncer à l’emploi de ce minerai exploité autrefois pour l’usine du Creusot, et qui ne l’est plus qu’en petite quantité pour le fourneau de Servet à Saint-Voir.

En 1822, une ordonnance royale a autorisé la création des forges de Saint-Voir, qui n’ont guère été mises en activité que vers 1828, époque vers laquelle fut aussi construite la forge de Vaumas.

 

Forge de Servet à Saint-Voir

 

L'étang de Servet à Saint-Voir

 

Les forges de Servet sont situées dans la commune de Saint-Voir, sur un étang qui reçoit les eaux d’un petit affluent du ruisseau de Gouise. 

Construites vers l'année 1822, les deux forges se composaient d’un haut fourneau et d’une forge française.

Ces divers mécanismes étaient mis en mouvement par les eaux de l’étang. Le fourneau de Servet, de petite dimension, marche au charbon de bois, et ne brûlait guère que des minerais du Berry : à peine y passe-t-on par année cinquante tonnes ( 50 t. ) et le minerai en roche de Saint-Léon. 

Le minerai en grains, provenant des minières de la commune de Menetou-Couture dans le Cher.


Remerciements

Avant de vous quitter provisoirement, je remercie les différentes personnes qui m'ont autorisé à prendre les photographies. Ainsi que Pierre Viallet pour ses informations, la Secrétaire communale de Saint-Léon pour la documentation, M. Devaux à Saint-Voir pour ses précieux conseils, le gérant du Contentoir pour la géographie et toutes les personnes avec lesquelles j'ai eu l'occasion de m'entretenir. Elles m'ont permis de me promener et de découvrir une nature et un patrimoine étonnants. 

 

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